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Décryptage d’une crise tunisienne qui n’a que trop duré

Décryptage d’une crise tunisienne qui n’a que trop duré

Décryptage d’une crise tunisienne qui n’a que trop duré

Ce n’est plus un secret pour personne, la Tunisie traverse actuellement une crise économique, sociale et politique sans précédent. L’actualité de ce début d’année a d’ailleurs été marquée par des gros titres alertant sur des prévisions assez sombres concernant l’avenir économique du pays si l’État ne parvient pas d’urgence à débloquer les fonds nécessaires à sa survie…

Faisons le point sur la crise économique

12 ans après la révolution du jasmin, notre pays connaît des taux records d’inflation qui devraient pourtant encore continuer d’augmenter en 2023. En effet, les prévisions annoncent que le taux d’inflation devrait frôler les 10,5% cette année.

Cette situation qui ne semble pas près de s’améliorer de sitôt, est principalement due aux répercussions de la situation internationale (guerre en Ukraine et contexte d’après COVID-19), ainsi qu’aux spéculations sur les marchés alimentaires. Il en découle des pénuries des produits de base comme le lait, les céréales, le sucre ou encore les médicaments, qui s’aggravent jour après jour.

En revanche, certaines aberrations flagrantes persistent à l’image du secteur de la fonction publique qui absorbe à lui seul plus de la moitié des dépenses annuelles de l’État, sachant que la Tunisie compte l’une des masses salariales de la fonction publique les plus élevées au monde avec pas moins de 650 000 fonctionnaires employés.

Par conséquent, les consommateurs paient aujourd’hui le prix des erreurs décisionnelles du passé et les dirigeants tunisiens sont aujourd’hui sommés d’assumer leurs responsabilités et d’agir.

Les institutions financières internationales pourront-elles nous sauver ?

Qu’est-ce qu’une institution financière internationale ?

Vous avez sûrement déjà entendu parler du FMI (Fonds monétaire international), de la Banque mondiale ou encore de l’OCDE. Ces trois organismes sont tous des institutions fondées dans le but de venir en aide aux pays se trouvant en difficulté financière ou ayant besoin d’aide pour favoriser leur croissance et leur développement. En revanche, ces institutions n’ont pas toutes le même champ d’action puisque certaines auront pour but d’intervenir dans le monde entier afin d’aider les pays sollicitant leur soutien, tandis que d’autres limiteront leurs interventions à une seule région ou à un seul continent du monde. 

Le FMI fait justement partie de ces institutions financières qui aident actuellement la Tunisie à essayer de surmonter cette crise.

D’où provient l’argent prêté par le FMI ? 

Comme son nom l’indique, le FMI est un fonds dont les ressources proviennent essentiellement des pays qui en sont membres et qui sont aujourd’hui au nombre de 190. En effet, lors de son adhésion à ce fonds, chaque pays verse ce que l’on appelle une quote-part dont le montant est calculé en fonction de la taille et de la position relative dudit pays dans l’économie mondiale. Quant au reste des ressources du FMI, il repose sur un stock d’or qui s’élève aujourd’hui à 2 814 tonnes et qu’il a acquis lors de sa création en 1944, époque à laquelle les pays adhérents devaient régler un quart de leur souscription en or. Enfin, le FMI peut également emprunter des fonds à ses pays membres.

Et la Tunisie dans tout cela ?

Le FMI dispose d’un montant d’environ 1 000 milliards de dollars pour ses prêts aux pays dans le besoin, à l’image de la Tunisie. Cela fait plusieurs mois que notre pays négocie ainsi un prêt de 1,9 milliard de dollars (soit près de 6,3 milliards de dinars) qui devrait s’étaler sur 48 mois et 8 versements.

Ce prêt qui devrait être sur le point d’être accordé fait la une de nos médias depuis quelque temps en raison des négociations à rallonges qui l’entourent. 

Pour la cinquième fois en l’espace de 10 ans, la Tunisie se tourne à nouveau vers le FMI avec lequel les pourparlers sont difficiles en raison de l’instabilité politique et sociale du pays ainsi que la volonté du FMI de s’assurer que la Tunisie est prête à mettre en place des réformes profondes pour s’en sortir et à se conformer aux conditions imposées pour ce prêt. 

Des prêts « solidaires »

En attendant de conclure un accord avec le FMI, la Tunisie a déjà tenté d’obtenir des prêts auprès d’autres pays tels que l’Arabe saoudite, les Émirats arabes unis ou encore l’Algérie. Ainsi, après lui avoir déjà emprunté 300 millions de dollars en 2021 à un taux préférentiel, notre pays vient de conclure un accord qui permettra à l’Algérie de prêter 200 millions de dollars supplémentaires à la Tunisie à un faible taux d’intérêt, ainsi qu’un don de 100 millions de dollars. 

Certains politologues expliquent ce soutien de l’Algérie par sa volonté de vouloir aider une Tunisie politiquement instable et fragile à se relever, mais d’autres sont plus sceptiques et soutiennent la thèse selon laquelle ces dons ne seraient pas dénués d’intérêt. En effet, en contrepartie, l’Algérie attendrait notamment de la Tunisie qu’elle s’aligne sur ses positions diplomatiques au sein des institutions internationales ou sur ses relations diplomatiques avec le Maroc, la Libye ou encore le Sahara occidental. À titre d’exemple, le Front Polisario, mouvement indépendantiste soutenu par Alger et opposé au Maroc depuis 1976 dans le contrôle du Sahara occidental, n’a jamais été reconnu sous le régime d’Habib Bourguiba, ni celui de Ben Ali et encore moins par les différents gouvernements après la révolution de 2011. Le président de la République Kaïs Saïed a pourtant accueilli en personne le chef du Front Polisario, Brahim Ghali à l’occasion de la huitième Conférence internationale de Tokyo pour le développement en Afrique (Ticad 8) qui s’est tenue en août dernier à Tunis. Cet acte avait d’ailleurs été qualifié de « dangereux et injustifié » par le Maroc.

Une seule leçon à retenir

Avec 18% de chômage et des jeunes désillusionnés face au chaos d’une telle situation qui dure depuis trop longtemps, il est néanmoins nécessaire de prendre conscience que seules les nouvelles générations pourront sauver notre Tunisie.

En dépit de tout, il n’y a qu’un seul message clé à retenir de cette crise : l’avenir de ce pays est entre nos mains. 

C’est à nous les jeunes d’en prendre soin, à nous d’étudier et de revenir, à nous de développer des solutions d’avenir, à nous de nous investir dans la vie politique, à nous d’adhérer à des associations, à nous d’y croire jusqu’au bout…

Il est clair que remonter la pente ne sera pas chose facile, mais notre pays regorge d’opportunités à saisir et de potentiels qui n’attendent que d’être exploités.

La Tunisie a besoin de nous ! 

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Inès Abdelmoula

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