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Flambée des prix et inflation : on fait le point sur la situation en Tunisie

Flambée des prix et inflation : on fait le point sur la situation en Tunisie

Flambée des prix et inflation : on fait le point sur la situation en Tunisie

Vous êtes étudiant et vos courses de la semaine coûtent désormais environ 50 dinars alors que c’était bien 45 dinars l’année dernière. Et bien, il s’agit du phénomène de l’inflation, défini économiquement par la hausse durable des prix des biens et des services induisant ainsi une détérioration du pouvoir d’achat. Ce phénomène semble être de plus en plus ressenti dans notre quotidien, surtout en cette période de rentrée scolaire. 

Comment est mesurée l’inflation ?

On parle souvent de taux d’inflation pour quantifier ce phénomène. Il s’agit du taux qui mesure l’écart de prix sur une année glissante. Il est généralement évalué sur la base de l’indice des prix à la consommation (IPC) ce qui expose ses limites car l’inflation est un phénomène bien plus général que la consommation des ménages.

A titre d’exemple : un objet qui coûte 1200 millimes aujourd’hui contre 1000 millimes le même jour l’année dernière signifie un taux d’inflation de 20%.

La pire situation depuis 36 ans en Tunisie

Le taux d’inflation en Tunisie a atteint 8,6% en glissement annuel à la fin du mois d’août selon l’Institut National de la Statistique. Il s’agit du taux le plus élevé depuis avril 1986. 

Ce même taux était de 4,8% en mars 2021 démontrant ainsi une accélération rapide par rapport à l’année précédente.   

Les produits qui ont subi le plus d’inflation sur une année sont les produits alimentaires (+11.9%). Une augmentation que l’on retrouve par exemple dans le prix des œufs (+29%), des volailles (+22,1%), de l’huile alimentaire (+21,4%), des fruits (18,4%) et des légumes frais (15,8%). 

Ce sont des produits courants de première nécessité qui ont un impact direct sur le portefeuille du citoyen tunisien. Certains produits sont même devenus signe d’extravagance comme les fruits de mer et certains types de fruits. Les foyers les plus modestes ont déjà subi une diminution significative de leurs pouvoirs d’achat. Ceci limite leur accès à certains aliments devenus inabordables, pourtant nécessaires comme les viandes rouges, de l’huile d’olive, des céréales, etc. 

D’ailleurs, en parlant de rentrée scolaire, les produits et services de l’enseignement et les produits d’habillement ont connu une augmentation annuelle d’environ 10%. Vous l’avez déjà peut être remarqué, votre fourniture scolaire habituelle coûte (beaucoup) plus cher cette année. 

Une situation semblable en Europe 

Et si on regardait ce qui se passe ailleurs ? Il n’en est pas moins pour la zone euro qui affiche un taux d’inflation de 9,1% au mois d’août 2022. Pour rappel, la zone euro regroupe les 19 pays européens ayant pour monnaie l’euro. 

Le taux varie entre les pays : la France affiche un taux d’inflation de 6,5%, l’Allemagne enregistre 8,8% alors que la Slovaquie affiche un taux de 13,6% sans parler des pays baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie) qui montrent des taux supérieurs à 20%. 

Ces taux n’ont jamais été enregistrés depuis l’apparition de l’euro en 2000 pour la majorité des pays, depuis 1985 en France  (5,8%) et les années 1970 en Allemagne..

Cette inflation rude dans la zone euro est surtout portée par la hausse des prix de l’énergie qui ont connu une variation annuelle de +38,3% en août 2022, conséquence directe de l’embargo européen massif (> 90%) du gaz et du pétrole russe. 

En dehors de la zone euro, la situation semble encore moins maîtrisée avec un taux d’inflation qui franchit la barre des 80% en Turquie en août 2022 suite à un effondrement de la livre turque, record depuis 1998. Au Royaume uni, le taux annuel a déjà dépassé 10% en juillet 2022 avec des prédictions d’un niveau supérieur à 18% en début de 2023 selon la banque américaine très connue Citi. 

Comment est contrôlée l’inflation ? 

Contrôler le taux d’inflation s’avère ainsi nécessaire non seulement pour conserver le pouvoir d’achat des ménages, mais aussi pour protéger la compétitivité internationale des entreprises présents au sein du pays. L’État dispose de plusieurs piliers sur lesquels il peut jouer pour lutter contre l’inflation. Il peut réguler la demande (politique budgétaire ou monétaire), les revenus et/ou les prix. La pratique en Tunisie reste l’action de la Banque Centrale sur le taux directeur (Politique monétaire). Mécaniquement, en augmentant ce taux, la demande des crédits sera moins importante ce qui aura un impact direct sur la masse monétaire en circulation. La diminution de celle-ci implique la baisse de l’inflation. 

Le taux directeur en Tunisie est fixé à 7% depuis Mai 2022 soit une augmentation de 75 points par rapport à Avril 2022 quand le taux était à 6,25%. La tendance croissante de l’inflation poussera sans doute la Banque Centrale à relever ce taux dans les semaines ou les mois qui viennent. 

Face à une telle crise, l’action de la banque centrale ne sera pas suffisante. Il faut notamment agir du côté de l’offre en bloquant les prix de certains produits, limiter l’importation d’autres pour limiter “l’inflation importée” et relancer la production. 

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Mohamed Ali Derbel

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