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Journée mondiale de la liberté de la presse : où en est la Tunisie ?

Journée mondiale de la liberté de la presse : où en est la Tunisie ?

Journée mondiale de la liberté de la presse : où en est la Tunisie ?

“Notre liberté dépend de la liberté de la presse, et elle ne saurait être limitée sans être perdue.” Thomas Jefferson

Aujourd’hui, le 03 Mai, une célébration annuelle de la liberté de la presse a lieu. Une journée entière consacrée à ce pilier important de la liberté de l’expression.

Contexte historique d’une journée iconique

Cette célébration périodique a vu jour en décembre 1993. 

En effet, l’Assemblée Générale des Nations Unies a fixé une “Journée mondiale de la liberté de la presse”, célébrée le 3 mai dans le cadre de l’adoption de la Déclaration de Windhoek, soutenant le rôle vital d’une presse tantôt indépendante tantôt pluraliste pour la perpétuité d’une démocratie solide. 

Chaque année, cette journée permet de mettre en relief la nécessité de préserver et de soutenir la liberté de la presse ainsi que de dénoncer les atteintes aux fonctions de journalistes dans certains pays (censure et criminalisation de certains reporters et journalistes). 

A cette même occasion, un prix mondial est attribué à un organisme ou un journaliste : c’est le prix Guillermo Cano, en hommage à Guillermo Cano Isaza, journaliste colombien assassiné devant ses écrits en 1986.

En Tunisie, cette célébration rayonne aussi dans un domaine des plus important et essentiel pour une phase de transition d’un pays aussi libre.

La Tunisie d’avant la révolution

Avant la révolution, le gouvernement se servait uniquement de la presse comme vulgaire outil de propagande. La politique accablait tout un domaine qui était sous emprise et sous une menace constante.

Le système autoritaire dominait tout ce secteur et installait une culture de répression dans un cadre d’une mentalité d’hypocrisie qui régnait à cette époque dans le pays. Un filtre très sélectif de la parole et des travaux des journalistes était mis en place afin de “réguler” ce qui sort et ce qui ne sort pas au public.

Nous pouvons le constater grâce aux multiples reportages de la télévision de l’époque pré-révolution, présents jusqu’à présent sur internet. Des reportages qui représentent une Tunisie paradisiaque grâce à un système sans failles, un ange gardien d’un pays en parfaite liberté.

D’autre part, la satire a été considérée comme un crime, et toute forme de critiques l’était aussi. Une sacralisation du système est alors une conséquence directe de ce mécanisme.

Cette répression ne se limitait pas qu’au secteur de la presse mais parasitait aussi bien à tous les secteurs du pays, y compris l’art. Cette époque était marquée par la censure et une restriction étroite de la liberté.

Presse de l’après révolution

Après la révolution, la situation s’améliore rapidement. Les mécanismes et lois soutenant la censure ont été supprimés. La liberté de la presse et de l’information est un acquis indéniable de la révolution tunisienne. Garantie par la Constitution de 2014, elle est encadrée par deux décrets-lois annoncés en 2011. Ceci dit, des sujets sont toujours sensibles et tabous à évoquer tel que la critique de l’armée ou de la religion.

Les médias : 4ème pouvoir

Considéré comme le quatrième pouvoir, les médias ont une puissance incontestable sur la société et sur la direction de la foule. Ces dernières suscitent les craintes et l’admiration : leur omnipotence et leur puissance ont la capacité de manipuler à loisir la masse mais aussi à informer et à divulguer une idée à une majorité de personnes. 

Selon le socialiste allemand Tchakhotine, Viol des foules, publié en 1939, il existe un schéma stimulus-réponse auquel obéissent les consommateurs. Exposé au matraquage habile par les médias, l’individu peut être manipulé par ces derniers.

La relation public-médias est ici une relation de dépendance et de manipulation. Le récepteur ne faisant qu’ingérer de manière passive les messages qui lui sont adressés, se noie dans la métaphore de la sculpture : l’émetteur sculpte l’idée dans l’esprit de de sa cible.   Son discours est une matière brute qu’il sculpte à sa manière chez l’auditeur. La réponse de l’auditeur est alors programmée.

D’autre part, les médias peuvent accomplir un rôle informatif, chose essentielle pour la société afin de cultiver, informer, et même évaluer le système. Et pas seulement ! Les médias peuvent aussi avoir un rôle de développement et de correction. 

Le Journalisme de solution : le tableau n’est pas totalement noir

Une approche moderne du journalisme est maintenant fréquente et constitue le cycle lumière de ce secteur : le journalisme de solutions.

C’est une approche de la pratique des médias qui révèlent les réponses aux problèmes sociaux. Son objectif principal est de présenter des solutions à ces problèmes, et d’ évaluer l’efficacité de ces réponses.

Loin de vouloir masquer les impuretés du monde dans lequel on vit ou de donner l’image d’un monde perfectionné, le journalisme de solution a pour but de montrer que tout n’est pas fatal est qu’il y solution aux problématique que l’humanité confronte et qu’il y a des initiatives et des projets dont on peut s’inspirer pour combattre ses problèmes à notre tour.

Où se situe la liberté de la presse en Tunisie à présent ?

Entre une époque marquée par la répression, une révolution constituant une transition radicale et une société pleine de tabous, où en est la Tunisie en ce moment ?

Bien que la presse connaît son apogée après la révolution, la liberté de l’expression de la presse en Tunisie est marquée par des hauts et des bas.

Le paysage médiatique a bien tracé son chemin, particulièrement après la révolution, mais a connu quand même quelques régressions : le rang de la Tunisie a reculé à partir de l’année précédente.

À l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, le 3 mai 2022, l’organisation Reporters sans frontières a publié son classement annuel de la liberté de la presse, qui montre que la Tunisie a perdu 21 places de la liberté de la presse dans le monde en seulement un an. Elle est désormais classée 94e, juste devant le Botswana, après avoir été classée 73e en 2021.

C’est pour cette raison que nous devrions soutenir ce secteur en tant que citoyens.

Selon Madame Hamida El Bour, directrice de l’Institut de Presse et de Sciences de l’Information, les jeunes parviennent de plus en plus à lancer leur propres médias, et ceci malgré la crise des médias et la précarité de l’emploi dans ce secteur.

Dans ce même contexte d’encouragement, L’IPSI valorise et soutient les projets étudiants innovants, tout en créant une communauté et un espace favorable aux étudiant afin d’exploiter leur potentiels.

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Ayoub Bahroun
Ayoub Bahroun

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